Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/183

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quel avoit appellé de traïson à Gisors environ la Penthecoste, devant Phelippe le roy de France et les barons, fu contraint à combatre encontre ledit conte de Fois en champ seul à seul[1]. Mais aus prieres du conte Robert d’Artois, la besoigne et le descort d’iceulz le roy de France prist sur lui, et de la bataille qu’il avoient ja commenciée les fist retraire.

Et adecertes, en cest an, Edouart le roy d’Angleterre pluseurs foiz et sollempnelment à la court le roy de France fu semons, pour les injures et les malefaçons lesquelles ses hommes avoient faites aus hommes du royaume de France et de Normendie et d’ailleurs. Venir ne voult, ainçois au commandement le roy de France despit et contredit. Mais pour ce que à fausse conscience et à conseil plain de fraude peust l’iniquité qu’il avoit commenciée parfaire, dist l’en qu’il manda au roy de France que il li quittoit quelconque chose qu’il tenoit de li en fié ne poursivoit, car il cuidoit et esperoit en ce, et plus par force d’armes acquerre, et pour ce seulement sanz hommage de quiconques, dès ore en avant mais tenir.

[2]Et en cest an ensement, ou mois de juignet, Noion, une cité de France fu toute arse et embrasée, fors les abbaïes de Saint Eloy et de Saint Barthelemi.

Et aussi, en ycest an meismes, Henri d’Espaigne[3],

  1. Sur ce duel qui eut lieu à la Pencôte 1293 entre Bernard VI, comte d’Armagnac, et Roger-Bernard, comte de Foix, voir Hist. de Languedoc (n. éd.), t. IX, p. 148.
  2. Les Annales de Saint-Wandrille (Rec. des Hist. des Gaules et de la France), t. XXIII, p. 426, signalent aussi cet incendie. Cf. Abel Lefranc, Hist. de la ville de Noyon, p. 158.
  3. Henri d’Espagne, fils de Ferdinand III le Saint roi de Castille, sénateur de Rome en juillet 1267, avait été fait pri-