Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/290

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nis, doctor en theologie, moult en son temps en France renommé, lequel estoit evesque d’Orliens, trespassa[1].

[2]Et en ce meismes an, Loys dit Hutin, ainsné filz du roy de France et de Navarre, quant il vint à sa cognoissance que i chevalier que on appeloit Fortin, lequel il avoit institué et ordené garde de son royaume de Navarre, li vousist oster et usurper frauduleusement son dit roiaume de Navarre ; si assambla une belle compaignie de nobles hommes et puissanz, entre lesquieus furent le conte de Bouloigne et messire Gauchier de Chastillon connestable de France, et s’en ala en Navarre et y arriva ou moys de Juillet ; et là fist tant avec sa compaignie, que ledit Fortin et touz ses aliez il mist en subjection, et visita son royaume et appaisa. Depuis s’en vint à Pampelune, et là se fist coronner en roy de Navarre.

Et en cest an, Katherine[3], seconde femme Charles conte de Valois et heritiere de l’empire de Constantinoble, trespassa le jeudi après la feste monseigneur saint Denis[4], et fu enterrée as Freres Preescheurs à

  1. Bertaut de Saint-Denis qui était évêque d’Orléans depuis le mois de mars 1300, mourut le 1er août 1307. Avant d’être évêque il fut chancelier de l’église de Paris, puis archidiacre dans l’église de Reims. En 1303 on le trouve parmi les principaux adversaires de Boniface VIII (Hist. littéraire de la France, t. XXV, p. 317-320).
  2. On peut voir sur cet épisode Jean de Saint-Victor dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 648. Cf. Baluze, Vitæ paparum Avenionensium (éd. Mollat, t. I, p. 7, et t. II, p. 49).
  3. Catherine de Courtenay, fille et héritière de Philippe de Courtenay, empereur de Constantinople.
  4. La Continuation de G. de Nangis dit qu’elle était morte à Saint-Ouen le lundi précédent, soit le 9 octobre, et que ses ob-