Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/330

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et du commandement du roy qui lors estoit à Maubuisson, en diverses prisons mises les deux ; c’est à savoir : Marguerite et Blanche, du tout en tout, par essil et en chartres perpetuelz mises et encloses, ou chastel de Gaillart en Normendie[1] furent detenues et emprisonnées, et ylec à mort condampnées : et l’autre dame, la contesse de Poitiers qui fu ou chastel de Dourdan[2] emprisonnée ; examinacion de li faite et expurgement du tout en tout, fu aprouvé que en celi forfait ne fu pas coupable. Après ce, de prison fu delivrée et en la compaignie arriere le conte de Poitiers son mari fu rassamblée. Et adecertes, pour voir, Phelippe d’Aunoy ami bien veullant de ladicte royne et Gautier d’Aunoy son frere, chevaliers, amis de ladicte Blanche, le jour d’un vendredi, en ycelle sepmaine meismes de Pasques[3], à Pontoise, du commandement du roy furent escorchiez et les viz coupez ; et après ce, incontinent, à i gibet de Pontoise pour eulz nouvellement faiz, furent trainés, et en celui gibet penduz et encroez. Et pour certain, l’uissier de la dicte royne sachant et consentant du devant dit forfait, en yce jour, à Pontoise, ou commun gibet des larrons fu penduz. Lequel cas fortunable, les barons et le roy de France, et ensement ses filz corrouça moult et troubla.

  1. Château-Gaillard, Eure, comm. des Andelys.
  2. Dourdan, Seine-et-Oise, arr. de Rambouillet, ch.-l. de cant.
  3. 12 avril.