Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/361

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En ce meismes an, environ la feste de la Magdalene, Loys conte de Clermont et Jehan son frere conte de Soissons[1], avec pluseurs autres, si pristrent la crois de la main du patriarche de Jherusalem, pour aler outre mer, en la presence de pluseurs prelas pour ce à Paris assamblez. Et lors fu crié par le conte de Poitiers, que touz ceulz qui nouvellement avoient prise la croiz, et les autres qui par avant l’avoient prise, si comme il avoit fait, son pere vivant, se ordenassent et s’appareillassent qu’il fussent prèz à la feste de la Penthecouste après l’an pour passer ou saint voiage.

Et en ce meismes an, Jehan conte de Soissons qui avoit pris la croiz n’avoit gueres, si mourut.


VIII.
Du coronnement du pape Jehan[2].

Et en cest an ensement, les cardinaux, à la cité de Lyons sus le Rosne ensamble assamblés, à un jour d’un samedi, le vii jour d’aoust[3], eslurent et firent nouvel

  1. Louis, comte de Clermont, et Jean, qui avait épousé Jeanne, veuve de Hugues de Nesle, comte de Soissons, tous deux fils de Robert de France, comte de Clermont, sixième fils de saint Louis.
  2. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 428, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 616.
  3. Cette date est exacte. Cf. Jean de Saint-Victor et Bernard Gui (Rec. des Hist., t. XXI, p. 663 et 726) ; Raynaldi, t. V, p. 34 ; A. Coulon, Lettres secrètes et curiales du pape Jean XXII, col. 3, note 1. La Continuation de G. de Nangis donne par erreur la date : « prima die mensis augusti ». Sur Jean XXII, voir Hist. littéraire de la France, t. XXXI, p. 391 à 630, et Bertrandy, Recherches historiques sur l’origine, l’élection et le couronnement de Jean XXII, Paris, 1854, in-8o.