Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/41

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parmi les iex et les avugloit touz, si que il ne savoient chemin tenir. Quant les Sarrazins virent le vent estre si contraire, si pristrent peles et autres instrumens, et leverent le sablon contremont pour miex avugler les François et empeschier ; si que à celle journée il ne porent rienz faire, ainz retornerent dolenz et corrouciez pour ce qu’il ne porent rescourre Hue de Bausoy et ses compaignons.


III.
Comment le roy de Sezille issi à bataille contre les Sarrazins et en occist IIIm, sanz les noiez[1].

Autre foiz, avint entour l’eure de prime que Sarrazins s’armerent et vindrent bien près des tentes des François, et commencierent à traire et à lancier en courant amont et aval, en costé et de travers, selon leur usage, pour esmouvoir à combatre ; et estoient si grant nombre que à paine les pooit-on nombrer ; et couvrirent toute la terre de toutes pars, et espandirent partout aussi comme s’il vousissent tout prendre et tout acouveter, et sonnerent timbres et tabours et demenerent grant noise et grant ton. Par tiex tons et par tiex noises cuidierent espoenter les François. Quant les François virent leurs contenances, si coururent aus

  1. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 470-471. Cf. Chronique de Primat, ibid., t. XXIII, p. 75. Les Grandes Chroniques n’ont pas donné la traduction littérale de ce chapitre ; elles l’ont souvent abrégé. Voir, sur cette victoire remportée le 4 septembre, la lettre écrite le même jour par Pierre de Condé au trésorier de Saint-Frambourg de Senlis dans Spicilegium, t. III, in-fol., p. 667.