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pere[1] et de ses autres amis que elle ne vesqui que un pou de temps après, ne n’ot onques puis joie à son cuer. Si comme elle estoit assez près de Marcelle[2], la maladie dont elle mourut la prist ; si commanda que elle fust enterrée à Provins delez son seigneur. Le royaume et la contrée de Champaigne vint à monseigneur Henri[3], frere du roy Thibaut.


XI.
Comment le roy de France et son ost se parti de Trapes, et comment sa femme la royne mourut[4].

Le roy de France sejorna à Trapes tant que son ost fu refrechi et reposé, puis il commanda que son ost fust arouté et qu’il se meissent droit au chemin vers Palerne[5], et que le hernois et les autres choses fussent conduites par mer après l’ost. Il n’a d’une cité jusques à l’autre que ii jornées. Tantost se mistrent en che-

  1. On a dans le latin : « luxit eum (son mari) et mortem patris fratrisque Johannis comitis Nivernensis ».
  2. Latin : « prope Marsiliam ». Isabelle mourut le jeudi avant la Saint-Marc, soit le 23 avril 1271 (Martène et Durand, Thesaurus novus anecdotorum, t. IV, col. 1762. Cf. d’Arbois de Jubainville, op. cit., t. IV, p. 425).
  3. Henri III qui succéda à son frère était né à la fin de l’année 1249 ; il mourut à Pampelune le 22 juillet 1274 à l’âge de vingt-cinq ans (d’Arbois de Jubainville, op. cit., t. IV, p. 429-439).
  4. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 482-485. Cf. Chronique de Primat, ibid., t. XXIII, p. 85 et 86, et la fin de la lettre écrite le 31 janvier 1271 par Pierre de Condé au prieur d’Argenteuil, dans Spicilegium, t. III, p. 669.
  5. Palerne, Palerme (Sicile).