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XIII.
Comment le roy passa Lombardie[1].

Ne demoura guères que le roy de France se mist au chemin de Viterbe, li et sa gent, et passerent le mont de Flacon[2], et entrerent en Toscane, et errerent tant qu’il vindrent à Orbevire[3] et monterent le mont de Bergue[4], et passerent la cité de Florence, et entrerent es plains de Lombardie et vindrent droit à Bouloigne la Grasse[5]. Ilec reposerent une journée, et bien matin s’en partirent et vindrent tout droit à Cremonne[6]. Là trouverent les bourgois de la ville si orgueillex et si vilains qu’il ne vouldrent pas livrer hostiex aus chambellens le roy pour son propre corps herbergier ; ains convint que le roy fust herbergié aux Freres Meneurs. Si leur fu dit et conté des sages hommes qui bien congnoissoient le pooir de France, que trop grant follie avoient faite, et que grans maux leur en pourroit venir. Si se repentirent tantost, et vindrent les maistres et les eschevins de la ville au roy Phelippe et li prierent

  1. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 484-487. Cf. Chronique de Primat, ibid., t. XXIII, p. 86-87.
  2. Latin : « per Montemflasconem ». Montefiascone, Italie, prov. de Rome.
  3. Latin : « Urbeveteri ». Orvieto, Italie, prov. de Pérouse.
  4. Latin : « Montebargue », auj. Montevarchi, Italie, prov. d’Arezzo.
  5. Latin : « Bononiam ». Bologne, Italie, prov. de Bologne. Dans le texte latin on ajoute qu’ils passèrent aussi « per Modram et Parmam », par Modène et Parme.
  6. Crémone, Italie, prov. de Crémone.