Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

roit contre lui par la forme et par la maniere que droit le donroit.

Item, en celui temps, la royne de France enfanta i filz[1], mais il mourut assez tost après, et fu enterré en l’eglise des Freres Meneurs à Paris.


VI.
Comment le roy d’Angleterre se mist en mer pour venir en la cité d’Amiens faire hommage au roy de France de la duchié d’Aquitaine et de la conté de Pontieu comme homme du roy de France[2].

L’an de grâce mil CCC XXIX, le roy d’Angleterre entra en mer le dymenche après la Trinité[3] et passa à Bouloigne. Quant le roy de France sot la venue dudit roy d’Angleterre, si vint a grant foison de ses barons,

  1. Cet enfant du nom de Louis, né à Vincennes le 17 janvier 1329 (n. st.), serait mort le même jour : « statim natus moritur » (G. de Nangis). Cf. P. Anselme, t. I, p. 103.
  2. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 107-108. Cf. Froissart, éd. Luce, t. I, p. 90 à 96.
  3. Les Grandes Chroniques ont répété l’erreur de la Continuation de G. de Nangis. En 1329, le dimanche après la Trinité tombe le 25 juin. Or, Édouard III s’était embarqué à Douvres pour passer en France avec une nombreuse suite le 26 mai et il avait rendu hommage à Philippe VI à Amiens le 6 juin (Rymer, Fœdera, t. II, 2e partie, p. 764 et 765. Cf. Hist. de Languedoc, nouv. édit., t. X, col. 694, no 261, et Journaux du trésor de Philippe VI de Valois, no 5950). Il était même de retour à Douvres le 11 juin (Rymer, Ibid., p. 765). Pour tout ce qui concerne l’hommage rendu à Amiens par Édouard III et les pourparlers de Londres, cf. Froissart, éd. Luce, t. I, p. 90 à 100, et Eugène Déprez, La papauté, la France et l’Angleterre, p. 38 à 82.