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En ce temps envoia le pape Jehan la dignité de l’eveschié de Noion adonques vacant[1] à messire Guillaume de Sainte Maure, de la dyocese de Tours, chancelier du roy, lequel ne la voult accepter. Et adonques la donna-il au frere messire Guillaume Bertran[2] nez de Normendie.

Item, en ce temps, comme les Anglois fussent assamblés ou chastel de Xaintes en Poitou, et sambloit qu’il s’appareillassent à bataillier ; et par semblant apparut entre le roy de France et le roy d’Angleterre matiere notable de dissencion et de bataille, lors le roy de France envoia son frere Charles conte d’Alençon aveques très grant ost, lequel quant il vint par delà, près du chastiau devant nommé très fort, ouquel les Anglois avoient leur deffense et leur seurté, ledit messire Charles le destruit et l’arrasa tout par terre, jasoit que aucuns dient qu’il n’avoit pas commandement du roy de abatre ledit chastel. Et assez tost après, ledit roy d’Angleterre entra en France[3] et fu pais accordée entre les ii roys, et furent amis ensemble.

    Clément VI, fut transféré du siège de Sens à celui de Rouen, le 14 décembre 1330.

  1. L’évêché de Noyon était vacant par suite du transfert, à l’archevêché de Bourges, de Foulques de Rochechouart, le 14 décembre 1330.
  2. Guillaume Bertrand, chanoine de Paris, fut nommé évêque de Noyon le 1er mars 1331.
  3. Adam Murimuth, Continuatio Chronicarum, éd. Thompson, p. 63, dit qu’Édouard III vint en France « cito post Pascha », soit peu après le 31 mars, et qu’il revint « ante finem mensis aprilis ». En effet, il s’embarqua à Douvres le 4 avril et aborda le même jour à Wissant. Le 7, il était à Saint-Just-en-Chaussée (Oise), le 12 à Pont-Sainte-Maxence où il séjourna jusqu’au 16 et le samedi 20 avril il était de retour à Douvres