Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/165

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meismes forme, et furent sceellées chascune par soy de xxix seelz des maistres qui adonques estoient presens[1]. Desquelles l’une fu envoiée de par le roy au pape, et li mandoit qu’il aprouvoit plus la sentence des theologiens de la benoite vision et à bonne cause, qu’il ne faisoit celle des juristes et qu’il corrigast ceulz qui soustenoient le contraire, et ainsi il feroit ce qu’il devroit.

Item, depuis avint que Robert de Bruz qui avoit esté roy d’Escoce, très excellent chevalier, si comme nous avons dit par avant, lequel estoit n’avoit gueres trespassé[2], et estoit son jeune filz David[3] succédé ou royaume d’Escoce. Si avint Edouart de Bailleul[4] qui voult oster le royaume au jeune David, venir au roy d’Angleterre tant comme au souverain, si comme il disoit, et meismement en ce cas, en disant que à lui appartenoit le royaume d’Escoce et non mie à David, enfant de xii ans, car il estoit du roy Alixandre[5] d’Escoce, et David estoit de Robert de Bruz roy d’Escoce derrenier trespassé ; pourquoi il requeroit au roy

  1. Voir ces lettres, datées du 2 janvier 1334, dans Denifle et Chatelain, op. cit., p. 429 et 432 (nos 981 et 982).
  2. Robert Bruce mourut le 7 juin 1329.
  3. David Bruce, âgé de cinq ans, succéda à son père sous la tutelle du comte de Murray.
  4. Édouard Bailleul, ou Baillol, était fils de Jean Bailleul qu’Édouard Ier, roi d’Angleterre, plaça sur le trône d’Écosse et qui l’occupa de novembre 1292 à 1306.
  5. Au lieu d’Alexandre, il faudrait David, car Jean Bailleul, père d’Édouard, descendait de David Ier, roi d’Écosse, par Marguerite, fille aînée de David, comte de Huntington et frère du roi Guillaume dit le Lion, tandis que Robert Bruce en descendait par Isabelle, deuxième fille de ce même comte de Huntington.