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pria les dames de Gant de disner avec li, et avoit appareillié i moult riche disner. Et quant il ot oy sa messe, si dist qu’il vouloit aler voler[1], puis monta et s’en ala sanz revenir, et ainsi failli la feste. Quant le roy de France sceut ces nouvelles que le conte de Flandres s’en estoit venuz par devers lui, si fist le roy escommenier aucuns de Flandres, de par le pape, et especiaument ceus de Gant. Et y furent envoiez de par le roy, l’evesque de Senliz[2] et l’abbé de Saint Denis, Guy de Chastres[3] ; si en furent i pou plus refroidiez.


XVI.
Comment le roy d’Angleterre passa mer et fist aliances ans Alemans ; et comment le roy de France Phelippe assambla grant ost pour aler à l’encontre de li[4].

L’an de grâce mil CCC XXXVIII, le roy d’Angleterre Edouart passa mer a grant ost[5], et admena sa femme avec soy, laquelle estoit suer au conte de Hay-

  1. « Cum avibus » (Chronographia, t. II, p. 55).
  2. L’évêque de Senlis était Étienne de Villiers. La Continuation de G. de Nangis, t. II, p. 159, dit, par erreur, qu’ils furent excommuniés « per episcopum Silvanectensem et abbatem sancti Remigii ». La sentence fut publiée à Tournai le 22 mars 1338 (n. st.), Chronique et Annales de Gilles Le Muisit, éd. Lemaître, p. 113.
  3. Castres (ms. fr. 17270).
  4. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 159 à 163. Cf. Chronique de Richard Lescot, éd. J. Lemoine, p. 46 à 48, § 118 à 124.
  5. La flotte anglaise quitta le port de Orwell le jeudi 16 juillet 1338 et arriva le même jour à Anvers (Chronique d’A. Murimuth, p. 83. Cf. Déprez, La Papauté, la France et l’Angleterre, p. 193-194, et Rymer, t. Il, 2e part., p. 1050).