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et de griefs du conte de Flandres, si comme il disoient, si se commencierent à rebeller contre ledit conte, et firent tant qu’il faillut[1] que ledit conte se partist de Flandres ; et firent lesdis Flamens grans aliances aus autres villes de Flandres[2], et se commencierent à rebeller contre les gros des bonnes villes, et ordenerent l’un de eulz pour estre leur capitaine, lequel avoit à non Jaques d’Artevelle, et firent moult de griefs et de maux aus bourgois des bonnes villes qui portoient la partie au conte de Flandres, et les blasmoient de ce qu’il faisoient contre leur seigneur. Et non obstant tout ce qu’il faisoient au conte et aus gros des bonnes villes, si disoient-il touz jours qu’il n’entendoient à faire aucune chose contre le roy ne contre le royaume, mais il le faisoient pour les desmerites du conte et des gros qui aveques lui estoient.

Item, en ycestui an, fu pris par les gens au roy de France i chastel très garni, lequel estoit appellé la Penne en Aginais[3], en Gascoigne. Et si en ot d’autres qui furent pris oudit pays, mais non pas de si grant renom.

Item, en ce meismes an, une bonne ville d’Angleterre, laquelle est appellée Hantonne[4], fu prinse et

  1. Convint (Bibl. nat., ms. fr. 17270).
  2. Cf. Froissart, éd. Luce, t. I, p. 418.
  3. Penne, Lot-et-Garonne, arr. de Villeneuve-sur-Lot, ch.-l. de cant. Cette ville se rendit et un accord fut conclu avec ses habitants le 28 décembre 1338 (Hist. de Languedoc, nouv. édit., t. IX, p. 511, note 2. Cf. Chronique normande, p. 245, note 2).
  4. Southampton. Cette ville fut prise et pillée le 5 octobre 1338 (A. Murimuth, Continuatio chronicarum, p. 87. Cf. Froissart, éd. Luce, t. I, p. 158 et 501, et Ch. de la Roncière, Hist. de la marine française, t. I, p. 418-419).