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fu au conte d’Armignac et fu nouvel chevalier, et si leva baniere le sire de Sainte Croiz[1] et I autre chevalier d’Artois que on appelloit le seigneur de Rely[2]. Ylec ot maint chevalier fait.

Le duc de Bourgoigne, quant il ot ralié ses gens s’en vint vers la ville a grant joie, et ceulz de la ville issirent contre li a torches et le menerent en la ville. Là peust-on oïr maint cri de chevaliers, et entrerent a si grant joie en la ville que à paine y eust-on oy Dieu tonnant. Puis fist-on aporter les chevaliers qui gisoient mors dehors la ville, et furent l’endemain enterrez a grans pleurs. Ceste bataille fu l’endemain du jour de la feste monseigneur saint Jaque, ou moys de juillet[3] l’an de grâce mil CCC XL.

Quant messire Robert d’Artoys fu revenu à ses tentes, la lumiere estoit ja toute alumée, mais il n’i trouva nullui, car touz s’en estoient fuiz et avoient laissié tentes et harnois et tout quanqu’il avoient pour la greigneur partie derriere eulz, et estoient si desconfiz que ja ne cuidierent venir à Cassel, et en mourut grant foyson en la voie qui estoient tous traiz et navrez. L’ost qui estoit aveques monseigneur Robert d’Artois de la partie des Flamens fu esmé par connestablies à lvm, sanz leur charroy ; et les mors furent nombrés à iiim.

    pellent : « li contes de Montlison », et la Chronographia, t. II, p. 133 : « comes de Monbrisone ».

  1. Jean de Sainte-Croix, dit de Vienne (Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove, t. XXIII, p. 90).
  2. Jean de Rely, Pas-de-Calais, arr. de Béthune, cant. de Norrent-Fontes.
  3. 26 juillet. La Chronographia (t. II, p. 134) a donné, par erreur, la date du 25 juillet. Cf. Déprez, op. cit., p. 333, note 7, et Chronique de Jean le Bel, t. I, p. 188, note 1.