Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/324

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froit tel tourment, il prioit la glorieuse Vierge Marie que elle le vousist garder en bon sens et en bon entendement et en vraie foy par sa sainte grâce. Après, comme il fu ainsi mort et occis, il fu reporté à la court de l’official, et fu monstré son corps à touz ceulz qui le vouldrent veoir, et fu enterré après en i marois emprés la ville ; et après, son filz fu pris car il estoit participant du pechié son pere et fu condampné à chartre perpetuel.

En ce temps, le visconte de Touart et conte de Droues, endementres qu’il estoit capitaine en Bretaigne de par le roy de France, avint qu’il se garda moins diligeaument qu’il ne deust ; si fu pris par monseigneur Raoul de Caourse, chevalier, par nuit, en son lit très honteusement.

En ce meismes an, le lundi après l’Ascension Nostre Seigneur[1], i citoien de Paris, lequel estoit fevre[2], fu accusé qu’il vouloit traïr la cité de Paris, et fu trouvée et provée contre lui sa traïson ; pour quoy il ot les bras et les cuisses coupées, et depuis fu pendu par le col au gibet.

Item, le vendredi ensuivant[3], le chastel de Bomont[4], lequel estoit messire Jehan de Vervin, chevalier, fu pris et destruit, et des pierres dudit chastel fu levé un gibet en la place meismes où ledit chastel estoit.

En ce meismes temps[5], l’evesque de Biauvaiz, jadis

  1. 14 mai 1347.
  2. « Aurifaber » (Chronique de Richard Lescot, p. 82, § 185).
  3. 18 mai.
  4. Bosmont, Aisne, arr. de Laon, cant. de Marle.
  5. Ce fut le 14 mai 1347 que Jean de Marigny, évêque de Beauvais, fut transféré à l’archevêché de Rouen et Guillaume