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En icelui an, le samedy quart jour du mois d’aoust, pour ce que le roy ala trop tart pour secourre la ville

    nat., fol. 417 vo, donne un chapitre intitulé : Pluseurs incidences, qui ne se trouve pas dans le ms. fr. 2813 :

    Pluseurs incidences

    En ce meismes an, le xxe jour de juillet, vint la royne de France à Saint Denis, et y demoura par l’espace de viii jours ou de plus, et là faisoit faire oroisons, et messes chanter, et si faisoit preeschier au pueple afin que Nostre Seigneur vousist garder le royaume et le roy1 ; lequel roy s’estoit parti pour aler lever le siege que le roy d’Emgleterre avoit fait devant Kalais en l’an passé ou moys d’aoust ; quar ceulz de laditte ville de Kalais lui avoient mandé secours, ou il failloit qu’il se rendissent par neccessité au roy d’Emgleterre.

    En ce meismes an, la veille de sainte Cristine2, environ le commencement de la nuit, y fist très grans et horribles tonnerres, et par tel maniere que la royne qui lors estoit à Saint Denis et ceulz qui estoient aveques elle en l’oratoire de monseigneur saint Roumain, après la chapelle de monseigneur saint Loys, à heure de matines, furent merveilleusement espoventées ; et si tost comme les matines furent chantées, l’evesque de Constances qui preent estoit aveques la royne, commença Te Deum laudamus ; et fu chanté en grant devocion.

    En ycest an, le samedi iiiie jour d’aoust, pour ce que le roy ala trop tart pour secourre la ville de Kalais, non obstant que par pluseurs fois il l’en eussent requis, si se rendi laditte ville au roy d’Angleterre, non pas de bonne volenté, mais par famine et par neccessité, quar le roy Anglois leur avoit si longuement tenu siege qu’il n’avoient que mengier.

    En yce temps, furent trievez3 octroiées au roy d’Emgle-

    1. À la demande de la reine, une procession fut également organisée dans Paris le 22 juillet (Guillaume du Breul, Théâtre des antiquitez de Paris, p. 288-289).

    2. 23 juillet.

    3. Ces trêves furent conclues le 28 septembre 1347 par l’entremise des cardinaux Annibal Ceccano et Étienne Aubert ; le texte en est publié dans R. d’Avesbury, op. cit., p. 396 à 402, et dans Rymer, t. III, 1re part., p. 136 à 138.