Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/357

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abbez. Et fu le maistre appellé, qui celle nouvelle erreur avoit preeschiée à Paris, aus quiex le roy, en sa propre personne, comme desirant de la foy deffendre, fist deux questions. La premiere fu telle, à savoir mon se les ames des sains voient dès maintenant la face divine. La seconde si fu à savoir mon se ceste vision de laquelle ilz voient presentement la face de Dieu, faudra au jour du jugement et qu’il en doie venir une autre vision. Lors, fu determiné de tous les maistres que la benoite vision que les sains ont à présent est et sera pardurable. A laquelle determinoison ledit maistre s’acorda, et non pas de très bon gré, mais aussi come contraint. Adonques fist faire le roy trois paires de lectres de ladite determinoison, et furent scellées de xxx seaulx de maistres en theologie qui là presenz estoient, desquelles le roy en envoia une paire au pape, et li manda qu’il corrigast tous ceuls qui tendroient l’opinion contraire de ce qui avoit esté à Paris par les maistres determiné. Si puet-on veoir par fait, comment le bon roy Phelippe fu vray catholique, et non pas seulement pour les ii choses dessus recitées, mais pour pluseurs autres. Pourquoy Nostre Seigneur voult que il eust paine et tribulacion en ce monde, afin qu’il peust avecques lui regner après la mort pardurablement. Amen.

Ci finent la vie et les fais du roy Phelippe de Valois. Et après commencent les chapitres des faiz du roy Jehan filz dudit Phelippe, et les chapitres des faiz de Charles filz dudit roy Jehan, tant avant qu’il fust roy comme après.