Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/55

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une taille assez grieve es villes champestes d’entour Bruges et à Bruges aussi, et les collecteurs l’eussent levée trop plus grande que elle n’avoit esté assise, avint que les païsans et les bonnes gens forains furent merveilleusement esmeuz et corrouciez ; si s’assamblerent et orent parlement à ceulz de Bruges du moien estat, lesquiex avoient esté grevez meismement par les hommes riches de Bruges. Et quant il se furent conseilliez ensemble, il ordenerent que par toutes les villes, à certaine heure, il sonneroient la cloche et seroient prèz et appareilliez sanz nul deffaut et bien armez. Ainsi firent comme il avoient ordené ; et quant il furent touz prèz, il entrerent soudainement en la ville de Bruges avec i chevetaine qu’il avoient fait entre eulz, et occistrent et mistrent à mort des gens au conte et plusseurs des gros et des riches de la ville de Bruges.


VIII.
Comment Galeace conte de Milan desconfist la gent du pape en bataille, et comment la royne de France mourut[1].

Après la mort de Mahy[2] le visconte de Milen, succeda et ot la visconté Galeace[3] son filz, chevetaine des

  1. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 52-53, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 635. Cf. Continuation de Géraud de Frachet, Ibid., t. XXI, p. 62, et Continuation de la Chronique de Jean de Saint-Victor, Ibid., p. 682.
  2. Matteo Visconti mourut le 27 juin 1322.
  3. Galeazzo Ier, fils aîné de Matteo, qui lui succéda, mourut le 6 août 1328.