Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Guibelins. Encontre ce Galeace envoia le pape le roy Robert[1], le cardinal de Poget[2] et monseigneur Henri de Flandres[3] frere du conte de Namur, et fu chevetaine de moult de gent d’armes ; lequel chevetaine Henri assambla et ajousta aus gens d’armes qu’il avoit, les Guelphes, lesquiex entre Plaisance et Milen assamblerent encontre ycelui Galeace en champ de bataille. Forte fu et aspre la bataille[4] ; si fu occis le frere au cardinal, et le cardinal s’enfui tost et isnellement quant il vit la desconfiture. Aussi monseigneur Henri qui estoit chevetaine se retraist honteusement, et fu grant piece que on disoit qu’il estoit mort ; mais après, il apparut qu’il s’estoit sauvé cautement. Si fu la victoire de celle bataille aus Guibelins, et furent mis à mort des Guelphes mil et vc personnes.

Environ la miquaresme, aussi comme le roy s’en retornoit des parties de Tholouse et il fust venu à Ysoudun, une ville qui est en Berry, la royne qui le suivoit et qui estoit grosse, avant qu’il fust temps d’avoir enfant, elle enfanta i filz[5] i moys avant son terme ou environ ; lequel tantost après qu’il fut baptizié mourut ; et aucuns jours aussi passez, mourut la royne, et fu

  1. Robert, roi de Sicile.
  2. Bertrand Poyet, évêque d’Ostie.
  3. Henri de Flandre, fils de Gui de Dampierre et de sa seconde femme Isabelle de Luxembourg, était frère de Jean Ier, marquis de Namur.
  4. Ce fut au mois de février 1324 que Galeazzo et Marco Visconti remportèrent sur leurs adversaires la victoire de Vaprio sur l’Adda (Villani, dans Muratori, Rerum Italicarum Scriptores, t. XIII, col. 550, cap. ccxxviii).
  5. Ce fils aurait reçu le nom de Philippe (Chronique parisienne anonyme, dans Mémoires de la Soc. de l’hist. de Paris, t. XI, p. 92).