Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/67

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estoit assigné ne vint ne comparut, mais envoia tant seulement iii procureurs qui autre chose ne raporterent de la court fors que le terme de la citation ou de la semonse fu aloignié jusques à trois moys. Auquel terme ledit Loys, ne par lui ne par autre ne vint à court ne se comparut, ne aussi ne donna aucune response ; et pour ce le Saint Pere voiant sainte Eglise estre ainsi desprisiée, commanda, en vertu de sainte obedience à touz prelaz, barons et à touz autres, que nul en ceste rebellion ne li prestast aide, conseil ne faveur encontre sainte Eglise, ne ne fust appellé emperere[1] ; ainçois absoloit touz les vassaux du serement de feauté, se aucun li en avoient fait ou se aucuns li en devoient : et quiconques iroit contre le commandement du Saint Pere, s’il estoit prelat, fust suspendu de son estat, s’il estoit lay qu’il fust escommenié et sa terre mise en entredit. Mais avant que le pape getast ceste sentence, il attendi encore, comme debonnaire pere fait son enfant, l’espace de trois moys pour veoir s’il retorneroit à obedience de sainte Eglise. Lequel Loys de Baviere mettant tout en nonchaloir fist pis que devant en appelant contre le pape au concile à venir, en le diffamant et en opposant articles de heresie, et li appellant herite, et disant que à li nul n’estoit tenu d’obeir pour ce qu’il avoit fait une drecetale en laquelle il condampnoit une heresie qui maintenoit que Jhesu Crist et ses disciples n’avoient riens eu en commun, qui est apertement contre le texte de l’euvangile qui dit le contraire en plusseurs lieux. Pour tiex faiz desordenez geta le

  1. Ce fut le 23 mars 1324 que Jean XXII excommunia Louis de Bavière (Martène et Durand, Thesaurus novus anecdotorum, t. II, col. 652).