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pape sa sentence devant dicte de privacion de Empire et de serement des barons, comme dit est[1].

En celi temps fist le pape preeschier que quiconques iroit combatre contre Galeace et ses freres jadis filz Mace le visconte de Melen, lesquiex estoient condampnez comme hereses[2], il aroit aussi grant pardon et indulgence comme ceulz qui vont oultre mer contre les Sarrazins et les mescreans. Item, pape Jehan condampna, du consentement de touz les cardinaux, l’erreur et l’eresie de ceulz qui disoient et dient que Jhesu Crist[3], tant comme il fu en ce monde ça aval en terre devant sa passion, ne les apostres aussi, n’orent nulle riens terrienne qui fust leur. Et de ceste erreur issoit une autre, que nient avoir simplement, en general ne en especial, ne en propre ne en commun, est plus grant perfection de avoir aucune chose en commun. Et ceste erreur fu condampnée avec l’autre.

[4]En la fin de cest an, messire Charles conte de Valois, oncle du roy, quant il fu venu en France[5] après

  1. Ce fut par une bulle du 11 juillet 1324 que Jean XXII retira à Louis de Bavière tous les droits qu’il prétendait tenir de son élection (Raynaldi, Annales ecclesiastici, t. V, p. 272 à 275). Cf. Martène et Durand, Thesaurus, t. II, col. 660.
  2. Voir dans Ranaldi (op. cit., t. V, p. 260 à 263) des lettres de Jean XXII du 23 mars 1324, par lesquelles il déclare hérétiques les fils de Matteo Visconti, les excommunie et accorde la rémission de leurs péchés à ceux qui les combattront.
  3. Voir, sur cette question de la pauvreté du Christ et de ses apôtres : Raynaldi, op. cit., t. V, p. 235, § 38, à 249.
  4. Cf. la Continuation anonyme de la Chronique de Jean de Saint-Victor, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 684.
  5. Charles de Valois était de retour à Paris le 11 décembre 1324 (J. Petit, Charles de Valois, p. 215).