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ce qu’il ot donné trives jusques à Pasques prochaines à venir, le roy tantost s’appareilla pour aler en Gascoigne pour y faire la Pasque et pour commencier la guerre, Pasques passées[1]. Mais sa suer, la royne d’Angleterre vint à lui en France[2] et fist tant que les trives furent esloigniées jusques à la feste saint Jehan[3], afin que on peust faire aucun bon traitié et aucun bon accort par quoy il y eust bonne pais entre les ii roys[4].


XI.
Comment la royne d’Angleterre vint en France, suer le roy de France Charles, et son filz Edouart aveques lui[5].

L’an de grâce mil CCC XXV, la royne d’Angleterre, suer au roy de France Charles, qui estoit venue en

  1. Le 18 décembre 1324, Charles IV le Bel avait convoqué Charles de Valois à Bergerac avec 400 hommes d’armes et 1,000 arbalétriers pour le 1er mai suivant (J. Petit, op. cit., p. 217).
  2. La reine Isabelle vint en France à la mi-carême (14 mars 1325) (Chronique parisienne anonyme, p. 98, § 136) et, le 8 du même mois, Édouard II annonçait son voyage comme prochain (Rymer, t. II, 1re partie, p. 595, éd. 1818).
  3. Voir, dans Dumont, Corps diplomatique, t. I, 2e partie, p. 77, des lettres du 26 mai 1325 en vertu desquelles la trêve entre Charles IV et Édouard II est prolongée jusqu’à un mois après la prochaine fête de la nativité de saint Jean-Baptiste.
  4. La paix fut conclue le 31 mai 1325 entre Charles IV et Édouard II (Dumont, Ibid., p. 78, et Rymer, Ibid., p. 601).
  5. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 60-61, et. Cf. Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 657-658. Cf. Chronique de Jean le Bel, éd. Viard et Déprez, t. I, p. 10-11, et Froissart, éd. Luce, t. I, 2e partie, p. 15, § 6.