Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(102)

je les quitte sans leur dire où je vais ; je cours avec précipitation vers le lieu où Antonio nous avoit débarqués : il n’étoit pas éloigné. J’y arrive, je reconnois la place où nous avions paſſé la nuit : on y voyoit encore les restes des cendres du feu que nous y avions allumé. Je parcours lentement les endroits voiſins ; je cherche avec attention le lieu ou le Sauvage avoit changé ſa pierre & jetté la mauvaiſe ; il n’y a pas un coin que je n’examine avec l’attention la plus ſcrupuleuse, pas un brin d’herbe que je ne ſoulève pour voir ſi elle ne me cache point cette pierre ſi précieuse ; pendant un gros quart d’heure je fais des recherches vaines ; la nuit approche ; je ne jouis plus que