Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/79

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être à un état meilleur, & nos occupations de la veille ne nous avoient pas permis de ſonger à l’avenir ; nous nous étions eſtimés heureux depuis que nous avions échappé au naufrage ; nous ceſſâmes de l’être en penſant à ce que nous allions devenir. Nous étions dans un lieu déſert, il n’y avoit aucun chemin frayé pour nous conduire & quelqu’endroit habité ; il falloit traverſer des rivières extrêmement larges, des bois épais & inacceſſibles dans lesquels on risque de s’égarer à chaque pas. Les bêtes féroces étoient à craindre ; la rencontre des Sauvages n’étoit pas moins dangereuſe ; nous ignorions s’il n’y en avoit pas actuellement dans notre Iſle ; nous ſavions que ceux