Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 107 —

des vêtements d’amiante… mais il ne nous manquait que les mines…

— Bravo, s’écria Onésime Lagriffoul, tu résonnes comme un enfant de la Cannebière.

— Non dit Castagnat, il raisonne comme un tambour, et tout le monde de rire, de ce rire particulièrement sec et saccadé que l’on a toujours dans un train rapide.

— Ne m’interrompez pas, tonnerre de Brest…

— De Marseille.

— Si vous voulez. Deux jours plus tard, par une fatalité sains nom, le chef de l’expédition s’aperçut que nos boussoles étaient folles, c’est-à-dire qu’elles battaient la breloque et que nous ne pouvions plus compter sur elles pour nous guider à travers les quasi déserts de prairies et de bouquets de bois, à travers la pampa, en un mot.

— Nous nous trouvons auprès d’une mine très riche de fer magnétique, nous dirent nos guides.

— Je le vois bien, dit le patron, mais j’aurais préféré de beaucoup me trouver auprès d’une mine d’amiante qui ne nous fit pas perdre la boussole, sans calembour. Maintenant si nous ne sortons pas du cercle magique de la mine de fer magnétique, mes enfants, il n’y a pas d’illusion à se faire, nous sommes tous f… et il esquissa un geste expressif qui ne fit que ponctuer sa pensée et la rendre encore plus énergique. Si le geste n’était pas beau, il était triste.

Nous étions au milieu d’une prairie sans fin, nous marchâmes toute la journée et une partie de la nuit et nous ne sortîmes pas du cercle magique.

Le lendemain matin, de bonne heure, le chef de