été longtemps masseur-magnétiseur à Paris et qui partait s’établir photographe au Japon ; il cultivait la plaque sensible, après avoir eu l’âme trop sensible et il fuyait les rivages de l’Adour à la suite d’une grande peine de cœur.
Mon pauvre ami n’eût pas plus tôt vu de quoi il retournait, lui qui était familiarisé depuis longtemps avec tous les secrets du magnétisme, qu’il demanda à être enterré à côté de l’unique youdhi que l’on allait endormir. Sur la prière du prince et malgré les miennes, les prêtres lui avaient parlé longuement à l’oreille, mais comme il ne savait pas six langues, comme moi, hélas ! le pauvre avait mal compris les recommandations suprêmes des prêtres.
Au bout d’un mois, on le déterra avec l’autre youdhi : ce dernier fut rappelé à la vie, à la suite de la traction rhythmique de la langue ; quant à mon malheureux ami, il était bien mort, et même, il commençait à ne pas sentir bon.
— Explique-nous donc comment ces diables de youdhis peuvent ainsi rester endormis un mois sous terre, sans mourir, fit Marius.
— C’est bien simple ; une fois couchés dans le cercueil, ils font jouer un ressort, en appuyant sur un bouton, une paroi de la muraille s’ouvre sur un passage souterrain par lequel ils retournent à leur couvent, à leur bonzerie, et, au bout d’un mois, le matin du jour où l’on doit ouvrir leur tombeau, ils viennent se recoucher dans leur cercueil et le tour est joué et le grand miracle de la résurrection des youdhis est accompli et le peuple est content !