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rieurs : les amoureux, les jeunes mariés pour y passer leur lune de miel dans le recueillement, loin du bruit, loin de l’œil indiscret et profanateur des indifférents ; les savants, les écrivains, pour pouvoir travailler sans être dérangés à tout bout de champ. Et ces hommes de science et de labeur n’auront même pas besoin de consulter leur pendule électrique ou de l’entendre sonner. En jetant un coup d’œil sur le réflecteur, ils verront un essaim de joyeuses jeunes filles remplissant les rues, riant et bavardant. Ils pourront même presser sur un bouton et puis les entendre, avec leur microphone, et alors ils se diront : tiens, c’est midi, l’heure où les petites ouvrières quittent l’atelier et vont déjeuner ; plus tard, voyant les cafés se remplir, ils se diront : tiens, l’heure de l’absinthe, six heures, et ainsi de suite.

Mais ce n’est pas tout, il est évident que ce système rendra aussi les plus grands services aux médecins, toujours à la piste pour satisfaire les nouvelles fantaisies de leurs malades. Ceux qui veulent une cure d’air et de lumière naturelle, iront habiter au cinquième ou sixième au-dessus de la terre, mais ceux qui ont besoin de calme et de repos pour leurs nerfs, et ils sont nombreux, iront habiter au septième au dessous du rez-de-chaussée, c’est ainsi que les uns et les autres seront très promptement remis sur pieds.

Je ne sais si je ne me trompe, mais il me semble que ce système de maisons que j’appellerais volontiers télescopiques, moitié au-dessus, moitié en dessous de la terre, est appelé à rendre les plus grands services à toutes les classes de la société.