toujours, dans toutes les villes et dans tout les corps de métiers les voir remplacer par les corps de métiers eux mêmes, par les syndicats qui placeraient gratuitement et honnêtement leurs membres et même tous ceux qui appartiendraient au corps de métier, sans faire partie du Syndicat. Voilà mon opinion.
— C’est parfait, mais tu as encore, si je ne m’abuse, une sainte horreur des agences matrimoniales…
— Je te crois ; là nous sommes en face de l’escroquerie pure et simple, sous toutes ses faces morales ou plutôt immorales, car neuf fois sur dix, le sujet n’existe même pas, ou celui que l’on vous présente n’est qu’un figurant, loué à l’heure ou à la course et le bon garçon en est pour l’argent qu’il est assez naïf de se laisser extorquer par la fallacieuse promesse d’une jeune personne avec tache et forte dot.
Du reste, en l’espèce, le volé n’est pas plus intéressant que le voleur et toutes les fois que je lis une de ces histoires abracadabrantes qui vient de se dérouler devant les tribunaux, il me semble que j’assiste à un drame joué au Palais-Royal.
— Je te remercie. Eh bien ! écoute-moi avec attention, et scandant ses paroles lentement.
— Je fonde un bureau de placement qui sera, en même temps, une agence matrimoniale.
Je ne le laissais pas achever et bondissant, je lui dis :
— Tu es fou.
— Non.
— Alors tu te moques de moi.
— Pas davantage.