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Épanouissez-vous et faites des heureux.
Oh ! La Bretagne sombre avec ses chemins creux !
Elle vous apparaît d’abord un peu morose.
Mais qu’elle est douce à voir quand elle tient la rose !

VI


Comme un gardien fidèle au seuil de la maison,
Le rocher du S’Kevel surveille l’horizon.
Il regarde filer au loin les blanches voiles.
Il sait l’heure où le ciel se fleurira d’étoiles
Et quand s’allumera le phare éblouissant.
Lui, le grand immobile, il sourit au passant ;
Le front ceint d’azur clair, de soleil ou de brume,
Il écoute la vie et sans trop d’amertume.
Pourtant quand la tempête éclate au ciel profond,
Il semble las de tout ce que les hommes font.
Il dépouille d’un coup ses allures tranquilles,
Il est hargneux comme la nuit sur les Sept Iles.
On s’imagine voir, échappé de l’enfer,
Quelque monstrueux dogue, en arrêt sut la mer.

VII


Jacoïc m’a guidé parmi les pays verts,
Et nous voici tous deux au bout de l’univers,
En un recoin charmant de l’antique Bretagne,