Page:Vicaire - L’Heure enchantée, 1890.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


II


Ah ! ce n’était pas un riche palais,
Tout fleuri d’argent, d’or et de lumière ;
Pas même la grange où rit la fermière,
Au tomber du jour, avec ses valets.

Rien qu’un toit qui branle. Oh ! quelle demeure
Pour la bonne Dame et pour l’enfant Dieu !
Il vente, à grands coups, dans l’âtre sans feu,
Et la Vierge chante à Jésus qui pleure.

Le loquet tiré, sont entrés les Rois.
Ils ont, dès le seuil de la bergerie,
Salué Joseph, salué Marie,
Fait une risette au poupon, tous trois.

— « Fontaine d’amour où le ciel se mire,
Perle qui brillez au milieu du foin,
Pour vous adorer nous venons de loin,
Nous vous apportons l’encens et la myrrhe. »

Derrière le bœuf, tout près de l’ânon
Qui s’est mis à braire, en signe de joie,
Ils sont à genoux. Jésus leur envoie
Un baiser à tous de son doigt mignon.