Page:Vicaire - L’Heure enchantée, 1890.djvu/142

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Tout en soupirant
Madelon s’évente.
Sa folle servante
Arrive en courant :

— « Voyez donc, Madame,
Ce jeune étranger,
Beau comme un berger,
Doux comme une femme !

« Il parle de Dieu,
De l’âme et du monde,
Et sa barbe est blonde
Et son manteau bleu.

« Chacun veut entendre
Cet adolescent ;
Quel air innocent !
Que sa voix est tendre ! »

— « Ô passant divin,
Tourne un peu la tête ;
Toi, petite, apprête
Les coupes de vin.

« Bonne camériste,
Couvre ma beauté
D’un voile enchanté
De fine batiste,