Comme une fine guêpe au corselet changeant,
Au milieu des bosquets éclatants de lumière,
Viviane babille et s’en va voltigeant.
VII
Et la vie a repris sa marche coutumière.
Le jour s’en est allé, le jour est revenu.
Viviane, un matin, s’éveille la première.
Au cou de l’enchanteur elle met son bras nu,
Et, toute frissonnante encore, un peu lassée :
— « Je n’étais qu’une enfant quand je vous ai connu.
« Mais vous m’avez laissé lire en votre pensée,
Mon maître ; je vous aime et je vous dis merci ;
J’ai vécu de nouveau quand vous m’avez bercée.
« C’est votre ouvrage à vous, la belle que voici.
Ah ! pour être parfaite, il lui manque une chose.
Hélas ! vous allez rire et j’ai tant de souci ! »
Merlin a répondu : — « Qu’est-ce donc, ô ma rose ?
Parlez, je vous écoute et vous le savez bien. »
Et Viviane : — « Enfin, j’essaierai…, mais je n’ose.