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Page:Vicaire - L’Heure enchantée, 1890.djvu/74

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« Puisque son cœur s’est parjuré,
Je veux qu’en ce monde elle souffre,
En attendant la mer de soufre
Où le pêcheur est torturé.

« Mon cœur, à moi, n’a plus de larmes.
Elle me croit anéanti.
Non, non. À moi tout mon parti.
Vaillants reîtres, bons hommes d’armes ;

Vous qui m’avez suivi, blessés,
Hâves, sanglants, dans la bataille,
Soldats de fer que rien n’entaille,
Sortez de l’ombre, apparaissez !
« Accourez tous, joyeuse foule,
Vous dont l’épée aime à fleurir.
Hourrah ! La chasse va s’ouvrir !
Flairez, limiers, le sang qui coule.

Et voilà les drapeaux au vent.
Toute une armée est sur la grève.
Le clairon sonne ; un cri s’élève
— « À vos ordres, maître. En avant ! »