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pour épouser, au nom du Dauphin, l’infortunée Marie-Antoinette, était chevalier d’honneur et Cordon bleu. Ils avaient quatre enfants : le duc de Lorge[1], dont la femme était dame d’honneur de Madame la comtesse d’Artois ; la marquise de Donnissan[2], ma mère ; dame d’atour de Madame Victoire : j’ai l’honneur d’être la filleule de cette princesse et celle du roi Louis XVIII. Mon père était attaché à Monsieur, comte de Provence, comme gentilhomme d’honneur. La marquise de Lescure[3], morte en couche de son fils unique, six ans avant ma naissance ; enfin la comtesse de Chastellux[4], dame de Madame Victoire, dont le mari avait la survivance de chevalier d’honneur.

Je m’étends sur ces circonstances, parce qu’elles forment un contraste plus frappant avec les positions où je me suis trouvée.

Qu’on se représente donc mon enfance : j’étais fille unique ;

    28 octobre 1786, mariée par contrat du 21 août 1744 à Émeric-Joseph de Durfort, marquis de Civrac, né à la Mothe-Montravel, en Périgord, le 19 mars 1716, créé duc en 1774, mort le 8 avril 1787.

  1. Jean-Laurent de Durfort-Civrac, duc de Quintin, né à la Mothe-Montravel, le 7 juillet 1746, marié le 22 mai 1762 à Adélaïde-Philippine de Durfort-Lorge, née le 16 septembre 1744, morte à Fonspertuis, près Beaugency, le 12 décembre 1819. Le duché de Lorge fut transmis au duc de Quintin par lettres-patentes du 25 mars 1773. Pair de France en 1814, lieutenant général, Cordon bleu et gouverneur de Rambouillet, il mourut le 4 octobre 1826.
  2. Marie-Françoise de Durfort-Civrac, née le 21 septembre 1747, suivit toute la campagne de la grande armée vendéenne ; après la révolution de 1830, elle se retira à Orléans, où elle mourut le 19 mai 1838. Elle avait épousé, le 26 janvier 1760, Gui-Joseph, marquis de Donnissan et de Citran, né à Bordeaux le 7 février 1737, colonel des grenadiers de France, grand sénéchal de Guyenne, maréchal de camp, chevalier de Saint-Louis. Nommé gouverneur du pays conquis par les Vendéens, président du Conseil de guerre, il fut pris à Montrelais, près Varades, condamné et exécuté à Angers, le 19 nivôse an II, 8 janvier 1794.
  3. Jeanne-Marie de Durfort-Civrac, née le 12 octobre 1748, morte à Versailles, le 26 octobre 1766, mariée, le 17 juin 1765, à Louis-Marie-Joseph de Salgues, marquis de Lescure, né à la Rochelle le 24 novembre 1746, colonel des dragons de Lescure, puis maréchal de camp, mort à Ermenonville, près Senlis, le 8 décembre 1784.
  4. Angélique-Victoire de Durfort-Civrac, née à Versailles le 2 décembre 1752, morte à Paris le 14 novembre 1816, mariée le 21 avril 1773 à Henri-Georges-César, comte de Chastellux, né à Paris le 15 octobre 1746, premier chanoine-né héréditaire de l’église cathédrale d’Auxerre, maréchal de camp en 1788, mort à Paris le 7 avril 1814.