que chambre du rez-de-chaussée contiguë à la porte. Voilà pourquoi mes entrées de contrebande avaient toutes si facilement réussi, d’autant que nous prenions les heures où le mari était dehors, et la plupart des domestiques à table. Le succès nous enhardit à braver de plus grands périls. Au mois de mai, le mari ayant conduit sa femme dans une maison de campagne, à seize milles de Londres, pour y demeurer huit ou dix jours tout au plus, nous convînmes aussitôt du jour et de l’heure, où, comme à Londres, elle m’introduirait furtivement chez elle. Nous choisîmes un jour où le mari, en sa qualité d’officier aux gardes, devait assister sans faute à une revue des troupes, et coucher à Londres. Je partis donc ce même soir, seul, à cheval. J’avais eu de ma maîtresse l’exacte description du lieu ; je laissai mon cheval dans une auberge, à un mille environ de la maison de campagne, et je continuai, à pied et de nuit, jusqu’à la petite porte du parc, où l’ayant trouvée qui m’attendait, je la suivis dans la maison sans être vu de personne, je le croyais du moins. Mais de telles visites étaient du soufre sur le feu, et pour suffire à notre passion il n’y avait que l’éternité. Nous prîmes donc certaines mesures pour renouveler ces entrevues, et les rendre encore plus fréquentes tant que durerait cette courte absence, ne pouvant songer sans désespoir à cette autre absence bien plus longue qui nous menaçait. De retour à Londres, le lendemain matin, je rugissais, je devenais fou, à la seule idée que j’allais passer deux jours encore sans la revoir,
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