éperdu qu’il avait pour sa femme, et si l’on y joint le dommage qu’il avait reçu du palefrenier, lequel ne possédant rien ne pouvait rien payer, qu’à l’évaluer en sequins je n’aurais pu m’en tirer à moins de dix ou douze mille, peut-être davantage. Cet honnête et bon jeune homme se comporta donc à mon égard dans cette sotte affaire beaucoup mieux que je ne l’avais mérité. Le procès fut continué en mon nom : la chose n’était que trop claire, et par un grand nombre de témoignages, et par les aveux de chacun des personnages. Le divorce fut prononcé sans que mon intervention parût nécessaire, et l’on n’opposa pas le moindre obstacle à mon départ d’Angleterre.
J’ai eu tort peut-être de rappeler avec ses moindres particularités ce terrible épisode de ma vie, qui n’a d’importance que pour moi ; mais j’y insiste à dessein, parce qu’il a fait grand bruit dans le temps, et que c’est là une des principales occasions où j’ai pu m’examiner de près et me voir sérieusement à l’œuvre. En analysant avec sincérité tous les détails de l’aventure, je crois, avoir fourni à ceux qui seraient curieux de me connaître à fond un excellent moyen pour y parvenir.