toutes ses sottises, y compris les fautes d’orthographe qui sont dans le manuscrit, et ces vers, je l’espère, auront du moins l’avantage de faire rire
Amis, s’il vous reste encore quelque pitié dans le cœur, si, fidèles à votre reine, vous ne dédaignez pas, vous qui avez eu part à mes gloires, d’être les compagnons de mes infortunes, ne craignez pas de courir avec moi sur la mer, ou[1] par les montagnes, dans les plaines, ou dans les forêts, à la poursuite de celui que j’aime plus que la vie. L’amour a ébranlé le pied imprévoyant du trône qui chancelle. Déjà je vois le vainqueur qui aborde de notre côté sur les trames audacieuses d’une fortune injuste… Que l’amour me mène à la mort plutôt qu’à l’outrage et à la honte funeste[2]. Ce sont là plutôt, je le sais, les sentimens et les actions d’une amante infortunée que d’une reine altière. Les dieux, peut-être, m’ont choisie pour donner un cruel exemple, pour montrer à la nation la plus grossière, que le maître qui la gouverne, indigne et sacrilége, en fait, pour une passion vile, un carnage barbare.
Ta douleur, ô Reine, n’entraînerait pas seulement a la pitié, mais à la démence les hommes et les bêtes… Quel cœur de diamant entre les pôles[3] résisterait à tes plaintes amères[4] Dépose ta faute, en la confessant, et tu seras peut-être,