Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/220

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celui qui voudra bien y jeter un coup d’œil, comme ils me font rire moi-même, à mesure que je les transcris, surtout la scène entre Cléopâtre et Photin.





entre les rois superbes,’la première qui ait plié son front allier sous le joug de la raison, la raison que vos pareils ignorent , ou qu’ils ne distinguent pas bien encore de la force. Ma langue ne s’est jamais souillée du lâche style des adulateurs iniques * Je t’ai toujours dit la vérité, tu le sais, ô Reine I Je te la dirai tant que le misérable fil de la vie me tiendra enchaîné à ta destinée. Un aveugle amour, une gloire vaine, ont fini par te pousser à cette dure extrémité, et ton pied ne s’est pas détourné; aujourd’hui Photin ne voit de salut que dans le bras et dans l’audace d’Antoine... qu’elle le cherche... Je cours sur ses pas. L’heureux Octave ne me semble n moins superbe, ni moins cruel que lui, mais il est bien plus injuste. Ahl si les tristes discordes, si les atroces injures sous le poids desquelles gémit la triste humanité vous sont connues dans le ciel, vous devriez dans votre pitié foudroyer ceux qui, injustes et coupables, s’en viennent ici-bas prendre votre figure, 6 Dieu. ( Il sort. ) 2

SCÈNE TROISIÈME.

CLÉOFATRE et LA.CUÉS1S. LACI1ÉSIS.

O ami sincèrel ô race... don du ciel... avares 3 envers les rois d’un tel don.

’ L’écrivain était Un ennemi juré du point. (A.)

  • Ici Une confuse re’rainisccnce de Me’tastase entraînait l’auteur à rimer sans qu’il s’en aperçût. (A.)—Les deux derniers vers de ce morceau sont rime’s dans le texte. (N. du T.)

3 L’auteur a écrit avari pour avaro. (A.)