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Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/239

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honte, en plein théâtre. Ma seule excuse pour que j’ose transcrire ici ces fades et ridicules niaiseries, c’est que j’ai cru devoir les offrir en tribut à la vérité, comme un monument authentique de mon ignorance dans tout ce qui était convenance et bon goût.

Parmi toutes ces sottises, peu à peu cependant je m’enflammai d’un noble et généreux amour pour moi encore tout nouveau, l’amour de la gloire. Et enfin, après plusieurs mois de consultations poétiques, après avoir usé bien des grammaires, fatigué bien des dictionnaires, accumulé bien des impertinences, je vins à bout d’ajuster ensemble, assez grossièrement, cinq lambeaux que j’appelai des actes, et j’intitulai le tout : Cléopâtre, tragédie. J’en mis au net le premier acte, et, sans me laver les mains, je l’envoyai à l’excellent père Paciaudi, le priant de l’examiner à loisir, et de m’en dire son sentiment par écrit. Et ici encore je rapporterai quelques vers de cette


le cherche. Si vous l’avez trouvé, de grâce, dites le moi ; car je l’attends encore.

Je sais bien un sujet plus beau ; le voulez-vous savoir ? C’est la vanité ; mais je ne le chanterai pas ; je pourrais vous parler de moi sans m’en apercevoir.

Je vous dirai que je suis un fou ; mes paroles ; je le vois bien, le disent moins que votre silence.

Je finis, j’aurais peur de dire que je le crois comme vous.