Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/241

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avait de fort gaies et de très-divertissantes ; elles me faisaient rire de bon cœur, quoique ce fût à

parti, pour ton malheur peut-être, une âme forte, généreuse, indomptable; inutile présent pour celui qu’il a fait naître dans les cours, car il lui faut respecter les fautes des rois, souvent même les adorer. Cependant tourne vers une femme affligée et sans défense des regards moins farouches. Regarde Cléopàtre, prends pitié d’elle, et je vois alors se fondre en larmes tes paroles amères. Oui, des larmes ; une âme noble ne saurait en refuser à de si grandes misères. L’humanité revendique toujours ses droits antiques, ses droits augustes et sacrés. Les malheureux sont toujours dignes de compassion, quoique coupables.

D1011ÉDK,

Et je ne refuse la mienne à personne ; mais quand celui qui commande n’inspire plus que de la pitié, on pleure l’homme, on méprise le roi. Depuis bien des années, l’Egypte a vu s’avilir la majesté du trône, etc., etc.

En voilà assez de cette seconde Cléopûtre pour montrer que peut-être elle valait encore moins que la première.

LETTRE DU PÈRE PACUUDI.

Très-honoré seigneur comte,

Je vous renvoie votre manuscrit, sur lequel j’ai noté mes observations franches et amicales. En général, le premier aspect de la tragédie m’a plu. J’y trouve de la verve, une imagination féconde, du jugement dans la conduite. Mais je vous le dirai avec la même sincérité, je ne suis pas content