Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/243

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sième et dernier témoignage de mon ânerie, quoique j’eusse déjà vingt-six ans et demi ; ils suffiront pour marquer l’extrême lenteur de mes progrès, et la persévérance de cette incapacité d’écrire qui avait sa source dans le manque absolu des premières études.




» TROISIÈME CLÉOPATRE.

Telle qu’elle fut représentée sur le théâtre de Carignan.

ACTE PREMIER.

SCÈNE PREMIÈRE.

CLÉOPATRE, ISMÈNE. CLÉOPATRE.

Que faire?... Dieux justes!... Je ne vois aucun moyen de fuir l’horrible précipice. Pas une situation que je n’envisage dans ma pensée, si triste et honteuse qu’elle soit, et parmi tous les dangersqui me pressent, insensée! pas une que j’ose affronter ou éviter. Des doutes cruels déchirent mon àme, et sans me donner la mort, ils ne me laissent ni le repos, ni la’ vie. Je frémis d’horreur; l’honneur et l’empire ne sont pas le prix d’une affreuse trahison. Il me semble que je les ai perdus l’un et l’autre; et Antoine, oui, Antoine, souvent je le vois parmi les ombres, qui crie vengeance et m’entraîne avec lui. Voilà donc, 6 remords, jusqu’où s’étend votre pouvoir!