Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/458

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pris à former les caractères ; mais il se douta bien que, pour rien au monde, je n’eusse voulu me donner le ridicule pédantesque et vain d’écrire un épigraphe que je n’aurais point compris. Il m’écrivit aussitôt pour me reprocher ma dissimulation et le mystère que je lui avais toujours fait de cette nouvelle étude : Je lui répondis alors par une petite lettre écrite en grec, que j’avais arrangée de mon mieux, sans le secours de personne, et dont je vais donner le texte et la traduction. Il ne la trouva point trop mauvaise pour un écolier de cinquante ans, qui n’avait guère qu’un an et demi de grammaire. Je flanquai ma petite épitre de quatre morceaux empruntés à mes quatre traductions, et lui envoyai le tout comme échantillon des études que j’avais faites jusque alors.

1 On voudra bien nous permettre dé ne donner que la traduction de ce morceau dont le titre, dans le texto grec et dans la version italienne, est écrit et disposé en manière de dédicace.

« Au très-savant Thomas Caluso, Victor Alfieri, le plus humble des disciples qui, dans l’espace de deux années, s’est eliseigné a lui-même les élémens de la langue grecque, envoyait en 1797 ces badinages hors de saison d’un jeune garçon de cinquante ans.

. » Très-cher ami, puisque les esclaves bourreaux dominent presque partout, que la hache est constamment suspendue sur la tête de tout homme de bien, et quePindare nous avertit que

» Le temps trompeur plane sur leshumains et leur dispense à son gré e cours de la vie et l’heure de la mort,