Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/470

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sans l’écrire ; ou si je les ai écrits, je ne les ai point gardés, je ne saurais où les retrouver, et ne les reconnais plus pour être de moi. Il fallait finir une fois, finir de mon propre mouvement et sans y être forcé. Mes dix lustres sonnés et l’invasion menaçante de ces barbares antilyriques m’en offraient une occasion naturelle et opportune, s’il en fut. Je la saisis, et je n’y pensai plus.

Quant à mes traductions, j’avais, les deux années précédentes, recopié et corrigé le Virgile tout en-

» Ici repose enfin Victor Alfieri d’Asti, fervent adorateur des muses, ne relevant que de la vérité, par conséquent odieux à juste titre, et .aux despotes qui commandent, et à tous les esclaves qui obéissent; inconnu de la multitude parce qu’il n’a jamais rempli aucun emploi public; aimé d’un petit nombre de gens de bien, méprisé de personne, si ce n’est peut-être de lui-même. Il a vécu tant d’années... de mois... de jours... Il est mort tel jour, de tel mois, en l’année de Notre-Seigneur 18.....

» Ici repose Louise de Stolberg, comtesse d’Albany, très-illustre par sa naissance, sa beauté, son caractère et l’incomparable candeur de son âme. Pendant l’espace de tant d’années, chérie par-dossus toute chose de Victor Alfieri près de qui elle est ensevelie dans le même tombeau ’, et constamment honorée par lui a l’égal d’une divinité mortelle. Elle a vécu tant années, ie mois, de jours... Née dans les montagnes du Hainaut, elle est morte tel jour de tel mois, en l’année de Notre-Seigneur 18...

1 C’est ainsi qu’il faudra mettre si, comme je le crois et le de’sire, je meurs le premier ; si Dieu voulait qu’il en fût autrement, on métrait : « Qui sera bientôt enseveli près d’elle dans le même tombeau, »