Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/494

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tembre de l’année précédente, pour résister à une nouvelle impulsion, ou, pour mieux dire, à une impulsion renouvelée de ma nature, impulsion toute-puissante cette fois, qui m’agita pendant plusieurs jours, et à laquelle il fallut bien me rendre, ne pouvant la surmonter. Je conçus et jetai sur le papier le plan de six comédies à la fois. J’avais toujours eu le dessein de m’essayer dans ce dernier genre ; j’avais même résolu de faire douze pièces ; mais les contre-temps, les tourmens d’esprit, et plus que tout le reste, l’étude desséchante et assidue d’une langue aussi immensément vaste que

cette académie, m’a causé une vive joie. Ce n’est que la semaine dernière que j’ai reçu (ou pour mieux dire que j’ai eu, puisque je ne la reçois point ) la lettre académique. La voici intacte, et je vous la renvoie avec prière instante de la remettre à celui qui me l’a écrite. Il faut, pour mon entière purilication dans cette affaire, que cette lettre remonte à sa source avec son respectable cachet. Pour y répondre, si je l’eusse voulu, je n’avais qu’à écrire en grec autour du cachet, et sans le briser, ces quatre mots laconiques : Qtfai-je de commun avec des esclaves? Mais ne voulant ni vous compromettre, ni m’em-p.ortersans nécessité, il me suffit quela lettre soit rendue intacte, pour que l’on sache bien que je l’ai regardée comme ne m’étant pas adressée. Je dois aussi vous dire sans détour que je ne veux à aucun prix de ce titre crotté de citoyen, non que je veuille être appelé comte; mais je suis Victor Alfieri, libre depuis une foule d’années, et non pas affranchi. Vous me direz que c’est là le style convenu dont on se sert maintenant où vous êtes ; mais je vous répondrai que ces messieurs pouvaient se dispenser de s’occuper de moi et de me nommer