au même but, mais par des voies différentes, naquirent ensemble dans l’une de mes promenades, et en rentrant j’en écrivis le canevas, selon mon habitude. Le lendemain, en y rêvant, je voulus voir si je saurais en faire dans un autre genre, quand je n’en ferais qu’une pour essayer, et j’en imaginai deux autres, la première d’un genre encore nouveau en Italie, mais qui n’avait rien de commun avec les quatre premières, et la sixième, une vraie comédie italienne, empruntée aux mœurs de l’Italie de nos jours : je ne voulais pas que l’on m’accusât de ne savoir point les décrire. Mais précisément parce que les mœurs changent, pour écrire des comédies qui restent, il faut s’attacher à corriger l’homme en se moquant de lui, mais pas plus l’homme d’Italie que celui de France ou de Perse, pas plus l’homme du quinzième siècle que celui du dix-neuvième ou de l’an 2000, si le poète ne veut que sa renommée et le sel de ses comédies ne passent avec les hommes et les mœurs qu’il aura tenté de peindre. Ainsi donc voilà six comédies où je crois avoir donné ou essayé de donner l’exemple de trois genres différens. Les quatre premières sont applicables à tous les temps, à tous les lieux, à toutes les mœurs ; la cinquième est fantastique, poétique, et se renferme dans des limites moins rigoureuses ; la sixième est dans le goût moderne de toutes les comédies que l’on fait aujourd’hui. De celles-ci, on pourrait en faire à la douzaine ; il ne faut pour cela que tremper son pinceau dans la boue que l’on a journellement sous les yeux. Mais
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