Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

permettre, durant mon année de philosophie, de dormir jusqu’à sept heures, au lieu de cinq trois quarts, heure à laquelle il fallait se lever, ou plutôt être levé, pour descendre dans la chambrée où se disait la prière du matin, après quoi on se mettait au travail jusqu’à sept heures et demie.







CHAPITRE V.

Divers événemens sans intérêt. — Même sujet que le précédent.



1762. Pendant l’hiver de 1762, mon oncle, le gouverneur de Coni, revint à Turin pour quelques mois, et, me voyant si chétif, il m’obtint encore quelques petits privilèges relativement à la nourriture, que l’on me fît un peu meilleure, c’est-à-dire plus saine. Joignez à ce plaisir de sortir chaque jour, pour aller à l’université, quelque bon repas chez mon oncle les jours de congé, et ce petit sommeil périodique de trois quarts d’heure pendant la classe : tout cela contribua à me remplumer un tant soit peu, et je commençai alors à me développer et à grandir. Mon oncle, qui était notre tuteur, eut aussi la pensée de faire venir à Turin ma sœur Julia, la seule qui fût ma sœur de père et de mère, et de la placer au couvent de Sainte-Croix, après l’avoir ôtée du monastère de Saint-Anastase, à Asti, où elle était demeurée, plus de six ans, sous