Page:Victor Margueritte - La Garçonne, 1922.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


TROISIÈME PARTIE


i

Ils n’avaient eu besoin que de se revoir trois ou quatre fois, depuis leur soirée au Napolitain… L’aube trouble du désir entre eux se leva, vite incendiée en brusque aurore.

D’abord le déjeuner avec M. Vignabos dans le ravissant entresol de la rue de la Boëtie. Aux yeux de Boisselot, Monique, à travers la sobre élégance de ce décor, où éclatait à tous les riens son goût si personnel, était apparue nouvelle. Sorte de fée moderne, dans le palais de sa fantaisie !

Elle n’y exerçait pas seulement cet empire d’élégance, et d’attrait charnel, auquel l’écrivain renfrogné restait sensible, et d’autant plus qu’il le voulait moins paraître. De petite origine, et gardant de ses débuts pénibles, longtemps traînés dans la bohème de Montmartre et les ateliers de Montparnasse, un arriéré d’appétits sous sa moue dédaigneuse, Monique l’avait impressionné, par tout ce