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vi

Depuis qu’ils avaient repris tous deux le collier des existences séparées, Georges et Monique s’étaient revus quotidiennement. Il était venu plusieurs fois déjeuner rue de la Boëtie. Les autres jours, elle allait à Versailles, — généralement avec une des autos de Mlle Tcherbalief, — prenait possession du pavillon qu’il habitait, avenue de Saint-Cloud… Une bicoque ancienne, trop grande pour lui, mais arrangeable, avec un potager, un poulailler, une remise dont elle avait fait enlever les débarras, pour garer la voiture.

La vieille bonne qui, depuis des années, faisait le ménage de « M. Georges », avait tout de suite adopté l’intruse, devinant que si elle n’était pas encore la maîtresse du maître, elle serait, bientôt, celle de la maison…

Un soir où, arrivée de bonne heure par le train, il n’avait pas voulu la laisser repartir, et où elle avait accepté de dîner à l’improviste, Monique avait eu la surprise d’une collation délicate. Et comme, admirant