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de sa pensée et de son talent. Sans elle il aurait peut-être conservé, à l’égard des problèmes sociaux, l’attitude un peu lointaine de l’artiste uniquement préoccupé de son art. Désormais il voudra se mêler à la vie de ses contemporains et comprendra qu’avant de créer de la beauté pour les hommes, il y a lieu de les mettre en état de la goûter.

On reste saisi d’étonnement quand on songe que l’œuvre considérable que nous venons d’étudier ne représente qu’un aspect de l’activité de William Morris, et qu’au moment où sa production artistique était le plus intense, il écrivait aussi ses plus beaux poèmes. De 1861 à 1883 il publia :

La vie et la mort de Jason en 1867.

Le paradis terrestre en 1868 et 69, la plus belle peut-être de ses œuvres poétiques et certainement l’une des plus remarquables dans la littérature anglaise du XIXe siècle.

Des traductions de sagas Scandinaves, en collaboration avec M. Eric Magnusson.

Une traduction en vers de l’Enéide en 1875.

L’histoire de Sigurd le Volsung en 1877, sans parler d’autres poèmes publiés dans la Fortnightly Review et de quelques articles de critique littéraire.

Encore que notre but ne soit pas d’étudier le poète chez Morris et que nous entendions nous borner au décorateur, nous sommes obligés de dire quelques mots de son œuvre littéraire qui peut nous aider à comprendre l’artiste. Il y a en effet plus d’une analogie entre ces deux