Page:Vidalenc - William Morris.djvu/126

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minutieuses, Morris avait en horreur les papiers glacés, dits couchés, dont le glaçage ne sert qu’à dissimuler les imperfections et se décompose à la longue, et il avait voulu retrouver la texture des beaux papiers en usage au XVIe siècle. Plus tard il essaya aussi d’obtenir des encres plus noires, plus résistantes que celles qu’on trouvait dans le commerce. Eût-il vécu, il est probable qu’il serait devenu son propre fabricant d’encre comme jadis il s’était fait teinturier.

Mais surtout il apporta d’importantes modifications à ce qu’il appelait l’architecture du livre, c’est-à-dire la disposition des mots et des lignes dans la page, l’écartement des lettres, l’importance relative des blancs, la fréquence et la place des lettres ornées et des illustrations. Nous ne pouvons mieux faire que reproduire ici ce qu’il disait en 1893 dans sa conférence sur Le Livre idéal. « En ce qui concerne l’aspect du livre, le sujet traité doit nécessairement nous tracer quelques limites. Un ouvrage sur le calcul intégral, un traité de médecine, un dictionnaire, le recueil des discours d’un homme d’Etat ou un traité des engrais, bien qu’ils puissent être bien imprimés et même avec élégance, ne pourront cependant pas recevoir la même richesse d’ornements qu’un volume de poèmes lyriques, une œuvre classique ou tout autre ouvrage analogue. Je pense qu’un ouvrage sur l’art nécessite moins d’ornements que n’importe quel autre livre (Non bis in idem est une bonne devise en cette matière), de même, je pense qu’un livre qui doit avoir des illustrations d’un caractère plus ou moins utilitaire ne