Page:Vidalenc - William Morris.djvu/127

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doit pas être orné du tout, car illustrations et ornements ne s’accorderaient certainement pas. Cependant, quel que puisse être le sujet du livre, et si dépourvu d’ornement qu’il soit, il peut être une véritable œuvre d’art si les caractères employés sont beaux et si l’on a apporté quelque soin à l’arrangement général… Un livre sans ornement aucun peut être vraiment beau si la disposition architecturale en est bonne… Voyons ce que cette disposition exige de nous : d’abord les pages doivent demeurer claires et faciles à lire, ce que l’on ne pourra obtenir si le caractère employé n’est pas bien dessiné ; ensuite les marges pourront être grandes ou petites, mais elles devront être proportionnées à la page écrite. On ne doit ménager que de très petits espaces blancs entre les lettres, car ce qui rend la page illisible, ce n’est pas le rapprochement des lettres, mais plutôt la compression des caractères eux-mêmes. De même on ne doit ménager que de très petits espaces blancs entre les mots, juste ce qui est nécessaire pour les séparer clairement les uns des autres. Si les blancs sont trop importants, cela enlaidit la page et la rend d’une lecture difficile… Si vous voulez avoir un livre vraiment lisible, veillez aussi à la qualité des encres, il faut que les blancs soient blancs et que les noirs soient noirs, car il n’y a rien de plus fatigant pour la vue qu’une page d’aspect grisâtre… Quant à la position de la partie imprimée sur le papier, il faut considérer que l’unité en imprimerie n’est pas la page isolée, mais la double page que présente le livre ouvert. La marge intérieure, celle de la reliure, doit être la plus étroite, celle du haut doit